- décolérer
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• 1835; h. déb. XVIe; de dé- et colère♦ Ne pas décolérer : ne pas cesser d'être en colère. Fig. « Le vent d'est s'était acharné après nous, et la mer ne décolérait pas » (A. Daudet).décolérerv. intr. (S'emploie surtout négativement.) Cesser d'être en colère. Il ne décolère pas.⇒DÉCOLÉRER, verbe intrans.[Le suj. désigne un animé] Cesser d'être en colère :• ... fais semblant de ne pas savoir, fais l'innocent, je te le conseille! ... Papa ne décolère plus. Les Grünebaum sont dans une rage! (...) Cela n'a pas été long : ils ont flanqué la petite à la porte.R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 482.— Par personnification. La mer, le vent ne décolère pas. Cf. A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p. 85 et HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 169.Rem. 1. On rencontre ds la docum. un ex. où la négation a été déplacée; par un changement de sens, le verbe a perdu son aspect terminal et signifie être fort en colère (le dé- privatif s'est transformé en dé- perfectif-intensif. Cf. dé-2 préf., vitalité 8) : Le frère de Clemenceau ne cesse de décolérer contre la pièce de Caraguel (GONCOURT, Journal, 1895, p. 857). 2. Le verbe est considéré comme vulgaire par LITTRÉ. VINC. 1910 propose de lui substituer se défâcher.Prononc. et Orth. :[
], (je) décolère [
]. Ds Ac. 1932. ,,La syllabe lé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je décolère; excepté, suivant la règle non justifiée que suit l'Académie, au futur et au conditionnel : je décolérerai, je décolérerais`` (LITTRÉ). Étymol. et Hist. 1. XVIe s. adj. substantivé li decholeré (H. ESTIENNE, Dial. du lang. franç. ital., II, 291 ds HUG.), attest. isolée; 2. 1836 verbe décolérer (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, p. 148). Dér. de colère; 1 suff. -é, 2 dés. -er; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :40.
décolérer [dekɔleʀe] v. intr. [CONJUG. céder.]ÉTYM. 1836; subst. decholeré « celui qui n'est plus en colère », XVIe; de 1. dé-, et colère.❖♦ Cesser d'être en colère. ⇒ Calmer (se). Ne s'emploie guère que négativement. || Ne pas décolérer. || Il n'a pas décoléré de la journée.1 La conversation s'échauffait. On en vint au corps législatif, qu'on traita très-mal. Logre ne décolérait pas. Florent retrouvait en lui le beau crieur du pavillon de la marée, la mâchoire en avant, les mains jetant les mots dans le vide, l'attitude ramassée et aboyante (…)Zola, le Ventre de Paris, 1875, t. I, p. 169.2 Dans son solide visage auvergnat, ses yeux étaient injectés de sang : pendant une ou deux heures, il ne décolérait pas.S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 544.♦ Fig. et littér. (sujet n. de chose) :3 (…) le vent d'est s'était acharné après nous, et la mer ne décolérait pas.Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, p. 85.
Encyclopédie Universelle. 2012.